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mardi 15 septembre 2015

Terroriste hier, ministre aujourd'hui

Il existe en Catalogne un vieux parti à la fois indépendantiste et républicain, fondé en mars 1931 par Lluis Companys et Francesc Maciá, nommé Esquerra republicana de Catalunya, véritable poil à gratter de la politique ibérique. On ne compte plus les saillies verbales de son leader actuel, le rond Josep Lluis Carod-Rovira, ses provocations ou son irresponsabilité. C’est ainsi lui qui avait rencontré en janvier 2004 à Perpignan les deux leaders d’ETA, Mikel Antza et Josu Ternera, afin d’obtenir de l’organisation une trêve couvrant la seule Catalogne. Les élections autonomes de 2003 ont donné à ERC un rôle charnière dans l’exécutif catalan, avec 16,47 % des voix et 23 élus, lui permettant de devenir l’un des trois piliers du gouvernement de la Catalogne, Carod devenant même (pour quatre mois) conseller en cap, c’est-à-dire Premier ministre de la région. Mieux encore, Esquerra s’affirmait jusqu’à ces dernières semaines comme l’un des partenaires, parfois encombrant, de la majorité relative de Zapatero à Madrid, bien qu’il ne pèse que 2,5 % de l’électorat espagnol. Tout cela est de la politique et n’a rien de gênant. Ce qui suit l’est davantage : le nouveau conseiller à l’Intérieur (comprenez le nouveau ministre) de la Generalitat, choisi, désigné par ERC et adoubé par le président local, se nomme Xavier Vendrell. Il est en fait un des anciens activistes du groupe terroriste Terra Lliure (160 attentats, 1 seul mort), agissant en Catalogne de 1979 à 1991. Après avoir milité au Moviment de Defensa de la Terra (MDT), il rejoint TL en mars 1989 en compagnie de Gustau Navarro, pour atteindre des buts plus ambitieux. C’est ainsi que lui ont été imputés deux attentats, l’un le 8 septembre 1989 contre les bureaux de la délégation à l’Emploi d’Hospitalet de Llobregat (Barcelone), le second le 7 avril 1990 contre la Société Hidroeléctricas del Segre, à Olesa de Montserrat (Barcelone). C’est Vendrell en personne qui avait désigné les objectifs, fabriqué et déposé les explosifs. Il semble avoir milité dans l’organisation jusqu’à sa dissolution, un an plus tard. Arrêté en compagnie de Gustau Navarro et de Jordi Vera, il reconnut son appartenance à la bande le 18 décembre 1992 devant le juge Carlos Bueren, suite à une opération policière commanditée par Baltazar Garzón et touchant près de 300 personnes en vue de protéger les Jeux olympiques de Barcelone. Fut demandée pour lui une peine de prison avec sursis, accompagnée de 500.000 pesetas d’amende ; mais les tractations entre le secrétaire général d’ERC, Angel Colom et le secrétaire d’Etat à la Sécurité, Rafael Vera, permit d’enterrer l’affaire via l’article 57 bis b du Code Pénal. Depuis, Vendrell s’est recyclé dans les rangs d’ERC, qui en a fait son représentant dans les sociétés publiques que le parti contrôle, tels Avui, Catalunya Ràdio, COM ràdio. Il est aussi devenu conseiller municipal, adjoint au maire et député. Secrétaire à son organisation et aux finances, il se fait remarquer en novembre dernier en concédant une subvention de 30.000 euros à la Fondation président Josep Irla i Bosch (dont il est par ailleurs le directeur général) puis en demandant à tous le personnel de la Generalitat nommé par ERC d’acquitter une cotisation supplémentaire. Sans doute en récompense de son passé et de ses immenses mérites, il vient donc d’être nommé le 20 avril dernier conseiller (ministre), et de l’Intérieur, s’il vous plait ! Un avis tout personnel, mais après tout, c’est ce que l’on demande à un blog : quelque chose ne doit pas tourner très rond outre Pyrénées. Tandis qu’on s’obstine à déterrer les cadavres de la Guerre civile, on fait d’un ancien terroriste un ministre, fut-il régional.

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