Rouergat d'Abord "les identitaires" !
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étrangers sur la terre de nos ancêtres et affirmons avec fierté notre identité languedocienne,Française et Européenne


mardi 28 janvier 2014

JOUR DE COLÈRE : INTERVIEW DE RICHARD ROUDIER

JOUR DE COLÈRE : INTERVIEW DE RICHARD ROUDIER

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Richard Roudier, vous avez appelé à manifester le 26 janvier 2014 en insistant sur le thème de la colère fiscale. Pourquoi insister sur cette thématique qui n’est pas habituellement un axe central du combat identitaire, plutôt centré sur la défense des cultures et des traditions ?
J’ai effectivement proposé aux organisateurs de ce “jour de colère” de faire évoluer leur mot d’ordre initial un peu virtuel, qui était centré sur la démission de Hollande, vers une contestation beaucoup plus proche des préoccupations quotidiennes de la majorité de notre peuple. Aujourd’hui, ces thèmes que relèvent les micro-trottoirs sont l’emploi, la casse industrielle, le décrochage des classes moyennes, le racket fiscal et le changement de population. J’ai noté une inflexion positive des organisateurs vers ces thèmes, mais j’aurais aimé qu’on aille plus loin afin de “coaguler” à cette protestation l’ensemble des mécontentements socio-professionnels: artisans, salariés, agriculteurs, professions libérales en mettant en avant parmi eux ceux qui sont les plus vulnérables : salariés de l’automobile, éleveurs, artisans du bâtiment, bijoutiers, buralistes, sages femmes …
Je tiens à vous rappeler qu’en mars 2013, les identitaires avaient organisés un colloque sur la question sociale dans un fief ouvrier de Bretagne à quelques centaines de mètres de l’usine Peugeot. Le combat identitaire ou patriote est consubstantiel de l’action sociale et je suis persuadé que lier les problématiques identitaire et sociale peut nous permettre de nous substituer à une gauche qui a définitivement abandonné la cause du peuple, le peuple au sens ethnique bien sûr mais aussi le peuple des producteurs. C’est ce peuple des producteurs qu’il faut amener à manifester avec nous. Quant à la gauche qui est en train de se couper totalement des milieux à revenus faibles et modestes, elle devient le parti des bobos qui profitent de la mondialisation.
Cette manifestation appelée Jour de Colère rassemble une nébuleuse d’associations, mais les organisateurs restent mystérieux. Est-ce une simple tactique vis-à-vis des autorités ou cela correspond-t-il à une démarche politique plus profonde ?
Je ne vais pas favoriser le travail de la préfecture de police ou des Renseignements Généraux en divulgant l’identité des organisateurs, qui sont assez grands pour gérer leur manifestation comme ils l’entendent. Ce sont des gens qui se sont impliqués fortement en 2013 sur des luttes sociétales; ils ont ébranlé le pouvoir mais ne l’ont pas fait tomber. Or, on sait aujourd’hui que François Hollande, au plus fort de la Manif Pour Tous a failli reculer. C’est l’attitude pusillanime des organisateurs qui est la principale responsable de l’échec partiel de la manif pour tous. Certains, parmi ceux qui avaient mouillé la chemise et qui s’étaient frottés aux policiers, Place de l’Etoile, à l’Assemblée nationale ou aux Invalides se sont sentis à juste titre trahis. Ils ont compris que faire danser des adolescents sur des podiums à côtés de femmes voilées ne démontrait pas forcément une véritable volonté d’aller jusqu’au bout dans l’épreuve de force.
Parmi les associations participantes, Résistance Républicaine, par la voix de Christine Tasin, s’est opposée à la présence le 26 des soutiens de l’humoriste Dieudonné, dont le spectacle vient d’être interdit par le gouvernement. Quel est votre regard sur cette réaction de Christine Tasin et sur le soutien apporté par Dieudonné à la manifestation Jour de Colère ?
Que Dieudonné profite de ce jour de Colère pour attirer l’attention sur lui n’est fait pour surprendre personne. Il est dans son rôle fétiche de Guignol qui entend bien rosser le gendarme (Valls). On observera cependant que depuis prés d’un an et demi et pour camoufler leur gestion calamiteuse de l’économie, l’équipe des bras cassés qui nous gouverne n’a d’autre solution que d’engager des réformes sociétales. Il s’agit d’agiter la muleta rouge du torero pour faire se dresser quelques organisations patriotiques et ainsi resserer les rangs de la gauche et de l’extrême gauche réunis enfin face à la bête immonde –on connait la rengaine-. C’est ainsi qu’ils ont lancé le mariage homo, la libéralisation de l’avortement, la charte européenne des langues régionales, l’anti-sémitisme… Christine Tasin a foncé tête baissée… je me suis expliqué avec elle (je dis bien expliquer et non polémiquer). Je considère qu’aujourd’hui une part importante de notre combat passe par la défense des libertés publiques et Christine Tasin sait mieux que quiconque que ce sont les patriotes et identitaires qui font les frais du rabotage de nos libertés. Ce n’est pas à nous de hurler avec les loups.
Quelle est votre analyse sur le tournant « social-libéral » de François Hollande lors de ses vœux à la presse ?
Je me dis que la situation de l’économie, du chômage (le vrai, pas celui des statistiques de pôle Emploi) et des finances doit être particulièrement catastrophique pour que Hollande change de monture en pleine tempête. Toutefois, il faut noter que le Parti Socialiste français était pratiquement le seul en Europe à ne pas avoir viré sa cuti social-démocrate. François Hollande a toujours été le Canada Dry du Parti socialiste, il en avait la couleur, mais seulement la couleur…
Notre histoire est remplie de conflits, de guerres civiles, de révolutions et de grandes grèves. Diriez-vous que la colère fait partie de l’identité de la France ? que la population est en train de se radicaliser?
Depuis plus de deux siècles la France a connu des révolutions et des changements de régime à un rythme rapproché de un tous les 25 ans environ. Cela fait maintenant quarante cinq ans que la France s’est assoupie. Tous le monde s’accorde à dire que notre pays va mal, que ça ne peut pas durer longtemps comme ça et que “Attention ça va péter !”. J’ai connu avec mon père le mouvement Poujade contre l’administration et les trusts, j’ai vécu dans mon Midi, les luttes viticoles et les morts de Montredon-Corbières, j’ai enfin connu le prurit des enfants de notaires de mai 68 qui n’eut de révolution que le nom. N’oublions pas que quelques jours avant les évènements , De Gaulle était en Roumanie, que le premier ministre était en Afghanistan, que le ministre de l’Education Nationale parlait de “gaminerie” au sujet de l’agitation étudiante et que dans un éditorial du Monde du 24 mars Viansson-Ponté titrait “La France s’ennuie”. En fait, Mai 68 aura été une formidable démonstration d’absence d’Etat. On aurait tort de croire que l’Etat est plus difficile à bouger qu’une grosse armoire normande parce qu’il est apparemment fort, centralisé et jacobin mais en définitive il est plus facile à manoeuvrer qu’une commode. On peut le faire glisser sur le parquet d’une époque troublée, on peut même le faire sortir par la porte de l’histoire. J’écoutais, il y a peu sur BFM, Estrosi qui s’indignait de l’inexistence de l’Etat dans la lutte contre les inondations dans les Alpes Maritimes. C’est peut-être un peu réducteur, mais significatif. Peut on croire un instant que François Hollande aurait plus de corones que le général De Gaulle qui avait pourtant fui avec sa famille à Baden-Baden?
L’année 2013 aura été marquée par deux évènements majeurs en termes d’agitation qui ont été la Manif Pour Tous et la révolte des Bonnets rouges. On remarquera que ces deux mouvements ont démarré spontanément, à un moment où personne ne les attendait, qu’ils n’étaient pas dirigés –ou à la marge- par des des partis ou mouvements politiques et qu’ils se sont dilués assez rapidement.
Rappelons nous ces images de Bretagne où des gendarmes mobiles, en nombre, regardent sans réagir des manifestants en train de détruire un portique de plusieurs centaines de milliers d’Euros. Quelques mois plus tôt, la Manif pour tous voyait défiler, un dimanche du printemps, un million de conservateurs plutôt paisible jusque là.
Dominique Venner expliquait il y a quelques années ce phénomène ;”ce que les léninistes appelaient “la radicalisation des masses”, est une tendance à la politisation de catégories jusque là conformistes et peu enclines à se passionner pour la chose publique”.
Le Jour de Colère est une nouvelle étape dans cette montée en puissance.

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